CHOISIR SES RAQUETTES À NEIGE : 8 CONSEILS DE NOS ACCOMPAGNATEURS

L’hiver change la manière de marcher en montagne. Les sentiers disparaissent sous la neige, les reliefs deviennent plus doux, et le silence s’installe. Pourtant, pour profiter pleinement de ces ambiances hivernales, il est essentiel de bien choisir son équipement et ses raquettes à neige. Un modèle adapté transforme une sortie en moment de plaisir, alors qu’un choix inadapté peut vite rendre la randonnée inconfortable et fatigante.

Chez Sur Les Hauteurs, nos accompagnateurs parcourent depuis plus de vingt-cinq ans les Pyrénées. Leur retour est unanime : il n’y a pas que la fiche technique qui compte, il y a aussi le ressenti et la pratique sur la neige.

1. Choisir ses raquettes à neige en fonction du terrain

Avant de regarder les marques et les matériaux, il est important de savoir où vous allez marcher. En effet, le terrain détermine largement le type de raquette à privilégier.

Type de terrainRaquette à privilégierPourquoi ?
Plateaux ouverts, grandes étenduesModèle large avec forte portancePour éviter de s’enfoncer dans la poudreuse
Forêts, sentiers étroits, déversModèle plus fin + accroche latéralePour conserver précision et stabilité
Pentes marquéesGriffe avant + cale de montée + châssis rigidePour diminuer la fatigue et sécuriser les appuis

Dans les Pyrénées et dans les Alpes, le relief est varié : passages en forêt, combes enneigées, pentes parfois gelées. Ainsi, la portance seule ne suffit pas : il faut aussi de la précision.

C’est pourquoi nos guides privilégient les raquettes équilibrées, ni trop larges, ni trop minimalistes pour vous permettre de partir en sécurité quelque soit votre niveau.

2. Les fixations : le détail qui change tout

Lorsqu’on doit choisir ses raquettes à neige, on regarde souvent la semelle, les dents, la taille du tamis, le design… Pourtant, les fixations jouent un rôle essentiel.

Elles doivent être :

  • Fiables, pour éviter le desserrage en montée,

  • Faciles à régler, même avec des gants,

  • Confortables, pour limiter les frottements et points de pression.

Ce que l’expérience nous a appris

  • Les fixations à sangles souples glissent trop facilement.

  • Les systèmes trop rigides compressent le pied.

  • Les meilleurs modèles permettent un serrage rapide et précis, sans gestes compliqués.

Une bonne question à se poser :

« Est-ce que je peux les mettre et les retirer sans retirer mes gants, même par -10°C ? »

Si la réponse est non, continuez à chercher.

Groupe de randonneurs sur un sentier avec leur guide, en face d'eaux des sommets des hautes Pyrénées
randonneurs en raquettes dans le massif du Queyras encadrés de neige, avec en fond des sommets

3. La portance : une question de poids, mais pas seulement

On lit souvent qu’il faut choisir ses raquettes en fonction de son poids (personne + vêtements + sac). C’est vrai : 

  • Taille enfant : jusqu’à 45/50 kg
  • Petit à moyen tamis : de 40 à 80kg
  • Moyen à grand tamis :  entre 60 et 120 kg

 

Mais attention, ce paramètre n’est pas suffisant. En randonnée l’hiver, la neige change tout au long de la journée :

  • dure le matin,

  • souple à midi,

  • lourde en fin d’après-midi.

Ainsi :

  • Une raquette trop large fatigue en dévers.

  • Une raquette trop petite s’enfonce dans la poudreuse.

L’équilibre se trouve souvent dans un modèle milieu de gamme, adapté au terrain et à votre morphologie. Pour éviter les mauvaises surprises, demandez conseil au moment d’acheter votre paire de raquette. 

4. Sous la raquette : l’accroche, c’est la sécurité

La stabilité vient des crampons situés sous la raquette. Ils permettent de tenir sur neige dure ou glacée.

À vérifier absolument :

  • La griffe avant pour les montées,

  • Les crampons latéraux pour les traversées en dévers,

  • La rigidité du châssis pour les terrains gelés.

Dans les Pyrénées, comme dans les Alpes, la neige peut devenir croûtée ou gelée, une bonne accroche est non négociable. Une raquette sans crampons efficaces oblige à forcer et vous vous fatiguez plus vite que prévu, c’est un critère déterminant.

Paysage du massif du Queyras dans les Alpes sous un grand soleil en hiver observé lors d'un séjour de randonnée en raquettes en gîte
paysage d'un plateau dans le capcir encadré d'arbres des deux côtés

5. La cale de montée : un confort souvent sous-estimé

La cale de montée permet de relever légèrement le talon lorsque vous montrez une pente.

 

Résultat :

  • Moins de charge sur les mollets,

  • Montées plus fluides,

  • Respirations plus régulières.

Beaucoup pensent « je n’en ai pas besoin ». Pourtant, après une randonnée avec 400 m de dénivelé, nous vous assurons que vous ressentirez la différence !

6. Si vous randonnez accompagné(e)… inutile d’acheter tout de suite

Lorsque vous partez avec un accompagnateur en montagne, les raquettes sont souvent fournies et réglées directement sur le moment en fonction :

  • de votre poids,

  • du terrain du jour,

de la qualité de neige

  • de votre pointure

Cela permet de tester avant d’investir, ce qui évite les achats inutiles ou décevants.

Nous le voyons souvent sur le terrain :

« J’aurais acheté un modèle trop large. Là, j’ai pu essayer et comprendre ce qui me convient. »

Randonneur au sein de la montagne sur un sentier tracé dans la neige en raquettes lors d'un séjour accompagné d'un guide dans le massif du Queyras
Paysage de montagne enneigé dans les Hautes Pyrénées avec des randonneurs en raquettes en fond

7. Écoutez votre corps : la bonne raquette se fait oublier

On dit souvent qu’une bonne raquette se fait oublier une fois sur la neige. C’est vrai. Mais il est possible d’anticiper cette sensation avant même de partir en randonnée.

Lorsque vous essayez une raquette en magasin ou lors d’un prêt, soyez attentif à :

1) Le mouvement du talon

Le talon doit pouvoir se lever librement, sans résistance excessive, mais sans ballotement. → Si ça tire, ou si ça flotte, vous le sentirez très vite en montée.

2) La stabilité de l’avant du pied

L’avant du pied doit être tenu fermement, mais sans compression. → Si vous devez trop serrer, ce sera douloureux après 30 minutes.

3) Le déroulé du pas sur sol dur

Même sur un sol plat (magasin, terrasse, dallage), le pas doit être naturel. Faites 10 pas. Littéralement. → Si vous “buttez”, si la raquette accroche, ou si votre bassin se décale → ce n’est pas le bon modèle.

4) Le poids ressenti

Le poids ne se juge pas en soulevant la raquette à la main, mais lorsqu’elle est fixée au pied. → Si vous avez l’impression de “porter” la raquette en marchant → fatigue assurée.

Ce sont ces micro-sensations-là qui comptent. Pas la fiche technique.

Avant même d’être sur la neige, une bonne raquette se reconnaît à la manière dont elle respecte votre mouvement naturel. Si vous marchez avec fluidité, sans effort de hanches, sans tiraillement dans la cheville et sans devoir “penser” votre pas : vous êtes sur la bonne piste.

8. Et pour les enfants ?

Randonner en raquettes avec des enfants, c’est tout à fait possible, et souvent même plus joyeux. L’essentiel n’est pas la distance parcourue, mais l’expérience partagée : toucher la neige, suivre les traces d’animaux, construire une mini cabane, observer la brume qui s’élève entre les sapins.

Il existe des raquettes adaptées aux plus jeunes : plus légères, plus courtes, faciles à manipuler et sans griffe pour éviter les accidents.

Pour bien les choisir, voici quelques repères simples :

  • Un tamis plus petit : une surface réduite facilite le mouvement du pied et évite que l’enfant se fatigue en soulevant la raquette.

  • Priorité à la légèreté : moins il y a de poids, plus la marche reste naturelle.

  • Fixations simples à ajuster : idéalement des crémaillères ou clips rapides, que l’adulte peut régler même avec des gants.

  • Un peu de crampons, mais pas trop : l’objectif est la stabilité, pas l’adhérence technique.

Ainsi, l’enfant peut avancer sans forcer, garder son équilibre, et surtout se sentir libre de jouer avec la neige.

Mais ce qui change vraiment la sortie, ce n’est pas le choix exact du modèle. C’est le rythme. On progresse en douceur. On s’arrête pour regarder, rire, toucher la neige. La montagne devient un terrain de jeu et d’exploration.

C’est dans cet esprit que nous proposons un séjour raquettes spécial familles. L’itinéraire est pensé pour que chacun y trouve du plaisir, avec des activités adaptées aux petits et aux grands : chien de traîneau, construction d’igloo, biathlon ludique, course d’orientation…

👉 Découvrez notre notre séjour multi-activité en famille cet hiver

Parce qu’en montagne, ce qui importe ce n’est pas la distance parcourue. Ce sont les souvenirs que vous gardez.

Groupe de randonneurs en famille au cours d'une bataille de boules de neige en Cerdagne
Paysages sur l'altiplano du Capcir observés lors d'un séjour en randonnée encadré en raquettes

Notre conseil sécurité

Nous tenions malgré tout à vous rappeler de bien faire attention l’hiver. En randonnée raquette les risques sont réels : crevasses, hypothermie, avalanches… il y a des accidents tous les ans en montagne.

Nous vous conseillons donc de partir accompagné par des professionnels. Que ce soit avec nous, un bureau de guide, un partenaire, peut importe. Restez prudents.

Choisir ses raquettes à neige, ce n’est pas rechercher la technique la plus poussée. C’est trouver le modèle qui respecte votre manière de marcher. Ce choix peut sembler complexe, mais il devient plus simple dès qu’on prend en compte le terrain, la morphologie et son ressenti.

Et si vous avez envie de découvrir la raquette dans une ambiance chaleureuse, nous organisons chaque hiver des séjours raquettes encadrés. Nous évoluons dans de superbes paysages enneigés, nous apprenons à différencier les traces d’animaux, nous découvrons l’histoire du massif, de la région, toujours dans la convivialité…

Si vous souhaitez en savoir plus, contactez-nous.

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✍️ Encart sur les auteurs

Solène Barichello
Rédactrice & chargée de référencement chez Sur Les Hauteurs

Je travaille en lien direct avec nos guides pour rendre leur expertise accessible à tous les passionnés de montagne. Chaque article est rédigé avec soin pour transmettre des conseils utiles, concrets et adaptés au terrain.

Alain Barichello
Directeur de Sur Les Hauteurs & Accompagnateur en montagne diplômé

Fort de plus de 25 ans d’expérience dans les Pyrénées, j’encadre des sorties raquettes chaque hiver. J’ai co-écrit cet article pour partager des conseils basés sur la réalité du terrain et les besoins réels des randonneurs.

Cet article est le fruit d’une collaboration entre terrain et rédaction, pour que chaque conseil reflète à la fois la pratique et l’expérience vécue.

Vos questions

Quelle taille choisir pour des raquettes à neige ?

La taille dépend principalement de votre poids total (vous + vêtements + sac) et du type de neige. Plus la neige est poudreuse, plus vous aurez besoin de portance. En revanche, dans les forêts et les sentiers étroits, des raquettes trop larges deviennent fatigantes et moins précises.
Si vous débutez, un modèle intermédiaire, ni trop large ni trop compact, est souvent le meilleur choix.

Les raquettes en plastique (souvent en composite) sont plus légères, plus silencieuses et conviennent très bien aux terrains variés.
Les modèles en aluminium, eux, sont plus robustes et parfois plus efficaces sur neige dure, mais peuvent être plus bruyants et un peu plus lourds.
Pour la plupart des randonnées hivernales dans les Pyrénées, le composite haut de gamme est un excellent compromis.

Non, et c’est un point important.
La cale de montée réduit l’effort dans les mollets et le bas des jambes lors des ascensions. Si vous prévoyez un parcours avec du dénivelé, choisissez absolument un modèle avec cale.
Sans elle, les montées sont plus éprouvantes, surtout après plusieurs heures.

Techniquement oui, mais fortement déconseillé.
Les bâtons améliorent l’équilibre, soulagent les genoux et permettent de mieux gérer les dévers. Ils réduisent aussi la fatigue du haut du corps.
En randonnée encadrée, les bâtons sont généralement prêtés avec les raquettes.

Il ne faut pas de chaussures de ski ni de chaussures trop souples.
L’idéal : des chaussures de randonnée montantes, imperméables, avec semelles rigides (type Gore-Tex).
Elles maintiennent la cheville et gardent le pied au sec et au chaud.

Petite astuce de guide :
→ Emportez une paire de chaussettes de rechange dans le sac. Un pied sec = un pied heureux.

Pas nécessairement.
Si vous partez avec un accompagnateur en montagne, le matériel est généralement fourni, adapté et réglé pour vous. Cela vous permet de tester avant d’investir. Beaucoup de randonneurs changent d’avis après avoir essayé plusieurs modèles sur différents types de neige.

Oui, mais attention : les modèles grand public proposés en location ne sont pas toujours adaptés à tous les terrains, notamment en neige dure ou sur pente.
Si vous partez en autonomie, vérifiez :

  • la présence de crampons latéraux,
  • une griffe avant solide,
  • et une cale de montée.

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Niveau
Dénivelé
Temps de marche
1
1
Jusqu’à 400 m
4 à 5h
2
2
300 à 600 m
3 à 5h
3
3
600 à 800 m
5 à 6h
4
4
700 à 1200 m
5 à 7h
5
5
1000 m et +
7h et +